Les réponses aux 5 questions pièges de l'entretien d'embauche
En entretien, le recruteur veut certes valider vos compétences mais aussi tester votre répartie, votre motivation et votre écoute. Pour cela, il dégaine à chaque fois quelques questions embarrassantes. Nos conseils pour ne pas tomber dans le panneau.
Question piège N° 1 : « Quel est votre principal défaut ? Votre principale qualité ? »
« Le candidat aura tout intérêt à évoquer ses points de vigilance et/ou ses axes d’amélioration sur tel ou tel domaine technique. Il pourra également argumenter sur un échec managérial », conseille Fabrice Coudray, directeur chez Robert Half. Parlez en revanche de vos qualités sur le plan relationnel. Servez-vous de ce que votre entourage (pairs, subordonnés, managers) dit de vous. Cela montrera aussi que vous êtes attentif au feed-back des autres.
À éviter ici : les défauts qui sont en fait des qualités déguisées. Par exemple, exit les qualificatifs du genre « j’suis perfectionniste ». À l’inverse, ne déclamez pas une liste exhaustive de défauts, vous passeriez pour un candidat à problèmes. Veillez aussi à manier l’humour et la provocation avec parcimonie. Une phrase du genre « considérons que je n’ai aucun défaut » ou « je n’ai que des qualités, ce serait trop long de vous les lister », peut faire bondir un recruteur.
Question piège N° 2 : « Quelles sont vos prétentions salariales ? »
Indiquez franchement votre salaire fixe actuel, le montant de votre part variable sans oublier les avantages type téléphone, voiture, télétravail… Ajoutez qu’à moins de 45000 euros, vous ne bougerez pas, car au regard du benchmark effectué sur votre métier et votre secteur, c’est une prétention minimum.
À éviter ici : hésiter ou déclarer « je gagne environ 40 000 euros par an ». « Si un candidat reste évasif sur le sujet, je change de ton en lui demandant s’il sait lire car cette info est indiquée sur son bulletin de salaire », tempête Fabrice Coudray. « Le danger est aussi de gonfler son salaire actuel de 10% puis de viser 20% supplémentaires. Le candidat se retrouve alors hors marché et ne sera pas présenté au recruteur final », argumente-t-il. Si vous demandez trop, l’employeur final risque de vous prendre pour un charlatan et de passer son chemin.
Question piège n° 3 : « Pourquoi devrais-je vous choisir plutôt qu’un autre candidat ? »
Avec ce type de question, le recruteur cherche à valider votre bonne compréhension des enjeux du poste. « Donc, insistez sur votre personnalité caméléon qui vous a toujours permis de vous adapter aux nouvelles situations et restez sur le registre de la pertinence de vos réalisations. Vous postulez à un poste directeur commercial ? Redites que vous allez faire progresser les ventes et la marge, que vous êtes capable de fédérer une équipe… », illustre Fabrice Coudray.
À éviter ici : l’excès de confiance en vous. Vous êtes certainement un excellent candidat mais n’allez dénigrer les autres candidats. Évitez également de tomber dans le pathos, en arguant de vos éventuelles difficultés personnelles. Lancer un « j’ai vraiment besoin de travailler… » ne vous poussera pas nécessairement en short list.
Question piège n° 4 : « Où vous voyez-vous dans cinq ans ? »
« Pour sortir des sentiers battus, évoquez plutôt votre dynamique de carrière comme la courbe de vie d’un produit. 2 ans « to learn », donc pour apprendre et contribuer au développement de l’entreprise. 2 ans « to make » autrement dit pour capitaliser sur ce que vous avez appris. Et ensuite, vous verrez s’il est possible d’évoluer aussi bien verticalement dans l’entreprise que de manière plus transverse. Ne vous bloquez pas en fermant des portes inutilement. Mais dites bien que sans perspective au bout de 4 ans, vous aviserez », commente notre expert.
À éviter ici : des réponses du type « je me vois bien partir à la concurrence » ou pourquoi pas « à la place de mon manager » sont trop dangereuses. Évitez également de vous fixer des objectifs inaccessibles. Vous passeriez alors pour un doux rêveur.
Question piège n° 5 : « Que pensez-vous de notre entretien ? »
Bien sûr vous pouvez dire que cela vous a permis de mieux cerner les attentes sur le poste. Mais au lieu de ça, saisissez-vous plutôt de la question pour aborder des sujets complémentaires ou faire (ou refaire) passer votre message principal. Comment ? Avec des phrases du genre « j’aurais aimé qu’on aborde ce thème ensemble » ou « j’aimerais partager cette idée avec vous ». Il est bien rare que le recruteur vous coupe et ne prête pas attention à vos propos. Enfin, retournez-lui la question. Ce sera l’occasion d’en apprendre plus sur vos points forts et vos axes d’amélioration mais aussi d’en savoir davantage sur les autres candidats.
À éviter ici : faire finalement part de vos doutes sur votre aptitude pour tenir le poste.
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